Un repos bien mérité [Yuna Coton]

Je m'étais réveillé au beau milieu de la page, affaiblis par mes efforts pour contenir le monstre qui sommeille en moi. Je voyais trouble, et le soleil se levait tout doucement. Il valait mieux que la police ne me trouve pas à cet endroit.. Sans quoi je pouvais finir ma nuit au poste pour avoir dormi sur la plage car oui, de nos jours dormir sur une plage publique est illégal. Alors je me dirigeais vers les quartiers résidentiel, là ou mon foyer se trouvait. Foyer, c'est un bien grand mot pour quelqu'un qui vit seul.. Disons que c'est juste là ou je dors là plus part du temps..
Je titubait à travers les rues de Bayashima, cherchant mon petit logement, payer grâce aux bourses et à mon petit boulot au café. Juste de quoi vivre hein. Une pièce principale, une petite cuisine, une sale de bain. C'était déjà pas mal pour moi qui bougeait assez souvent.
Alors que je n'étais plus très loin, passant par une ruelle qui me servait de raccourcis, je tombais d'épuisement à nouveau. Mes cheveux étaient pourtant redevenu normaux, mon oeil aussi. Dans un dernier effort je retirais mon masque et le mis dans ma poche. J'avais l'air pathétique, au beau milieu de cette ruelle sombre et peu accueillante.

Je soupirais. Comme à chaque début de l'automne, les quelques arbres de la ville se paraient de couleurs d'un ton rougeâtre, et leurs parfum se tarissait. Depuis la révélation de mon code, la nature me paraissait familière, et le changement de saison me rendait étrangement monotone.
Tout entouré de petits logements de fortune, ainsi de ruelles malfamées, le quartier résidentiel de Bayashima Sud m'était totalement inconnu. Il y a peu de temps, il m'aurait été inconcevable de pénétrer dans un tel endroit, cependant mon tout nouveau travail d'agent de liaison des Blancs me poussait à beaucoup me déplacer, et donc à rencontrer le dirigeant des Heavens, Sora Eishirou. Plutôt bien renseigner à son sujet, je n'avais pas pris le temps de prendre rendez-vous avez le jeune homme. A ma connaissance, des tas de petits groupes se formaient ces derniers temps, et leurs leaders étaient rarement plus charismatiques qu'une huître ; d'ici moins d'un mois, les Heavens rejoindraient sûrement le dossier des archives.

Pour plus de discrétion, je passais par une ruelle adjacente. Attiré l'attention du petit peuple aurait été problématique.
Je le reconnut tout de suite.
Là, écroulé par terre, se trouvait " Seishi " de son surnom. Visiblement, son état ressemblait a de l'épuisement, car je ne voyais aucune blessure apparente. " Pathétique " fût le premier mot qui me vint à l'esprit. Pourtant, je ne jugeais que rarement les gens, mais après avoir rencontré les leaders des différentes factions, l'état du garçon me confortait sur l'idée qu'il ne ferait pas long feu.
Posant délicatement ma mallette sur le sol, je me laissais tomber prés de lui, à genoux, tout en remontant mes manches.

- " Ne bouge pas, je vais te redonner un peu d'énergie. "

J'étais là, étalé par terre à la frontière du conscient. Je commençais à m'endormir comme une grosse merde, épuisé par les récents événements. Puis au moment ou je ne distinguais plus un bruit de la ville, une voix féminine se fit entendre, dans mon état, je ne pouvais même pas ouvrir les yeux tellement ma fatigue était importante. Alors je la laissais s'approcher.

- " Ne bouge pas, je vais te redonner un peu d'énergie. "

Une véritable aubaine pour moi, sans cette personne je crois bien que l'on m'aurait dépouillé de tout ce que j'avais sur moi, voir pire. Mais qui était-ce. Dans un effort sur-humain pour mon état, j’entre-ouvrais les yeux pour voir le visage de mon infirmière bénévole. Son visage m'étais inconnu, du moins je ne me souviens pas de cette personne, ni du physique et encore moi de tels pouvoir en mesure de soigner quelqu'un. Sacré veinarde dites-donc. D'une voix un peu cassé et tremblante je m'adressais à elle.

- C'est.. gentil. Je peux savoir qui vous êtes..?

Je n'avais même pas la force de la tutoyer, et dans un sens tant mieux, il serait mal vu d'être aussi impoli envers mon héroïne. Mais enfin, je pouvais me reposer quelques instants l'esprit tranquille, elle n'avait pas l'air bien méchante.

- " C'est.. gentil. Je peux savoir qui vous êtes .. ? "

Avant de répondre la question a la question du jeune homme, je posais ma main sur son avant-bras. De fines lianes entrelacèrent nos poignets, et une aura sans couleur se diffusait lentement.
Eucalypthus. C'était habituellement le parfum que je choisissais pour guérir une personne.

- " Yuna, Yuna Coton. Je m'occupe de la communication entre les factions ... Et je te cherchais justement. " dis-je en souriant.

Je marquais une pause, le temps de vérifier que mon soin faisais effet. Visiblement, il était vraiment épuisé. Cela allais prendre du temps. Le quartier ne me rassurait pas vraiment, et je jetais souvent des coups d'oeil en direction des autres directions.

- " Je fais partie des Blancs, et c'est généralement a moi qu'on fais appel pour transmettre des messages. Aujourd'hui je suis ici pour recensé le groupe que tu as monté. Tu pourra aussi faire appel a mes services si tu en as besoin dans les temps a venir ! "

- " Yuna, Yuna Coton. Je m'occupe de la communication entre les factions ... Et je te cherchais justement. "

Disait-elle après m'avoir lié à elle grâce à des, racines ? Du moins c'était agréable et je me sentais déjà beaucoup moins lourd. C'était très revigorant pour le coup. Une véritable chance que cette sympathique fille me soit venu en aide. Je lui devais quelque chose, pour sûr... Mais visiblement elle n'était pas trop là par hasard puisqu'elle me cherchais.. Qu'est-ce qu'on me veux à moi hein ?

- " Je fais partie des Blancs, et c'est généralement a moi qu'on fais appel pour transmettre des messages. Aujourd'hui je suis ici pour recensé le groupe que tu as monté. Tu pourra aussi faire appel a mes services si tu en as besoin dans les temps a venir ! "

Elle faisait partie des Blancs hein.. Voilà qui est drôle. Je devais plutôt rester sur mes gardes. Une personne qui se dit "appartenir" aux Blancs n'avait certainement rien compris au concept, bien que quelques uns de ses individus formaient un petit groupe inoffensif. Je restais donc perplexe..

- Un.. Recensement ? Et pourquoi faire ? Ce n'est pas comme si ses groupes étaient légaux si..? Tu m'intrigues pour le coup.

En quoi cela pouvait bien les intéressé de savoir que mon groupe avait été formé dans tel but, à tel endroit à tel date ? A coup sûr c'était une agent double, travaillant pour la police. Mais bon puisqu'elle connait mon nom, j'aurais très bien pu être arrêté depuis un moment.

Je récupérais déjà mieux et était en mesure de me lever. Avant qu'elle ne puisse répondre à ma question je lui fis signe qu'elle pouvait arrêter si elle le désirait, cela devrait largement suffire pour la journée.

» Yuna Coton, la demoiselle aux fleurs.