Un après-midi tranquille au café [FINI]

Comme chaque Dimanche, je m'employais à gérer le café de mon employeur. Cela me faisait des heures et en plus il n'y a pas beaucoup de monde voir personne l'après midi. En matinée il n'y a seulement quelques personnes âgées qui viennent lire leurs journaux en consommant. Alors je leurs fais la conversation la plus part du temps.. Cela m'occupe au moins pendant la matinée. 13h passé, je suis seul, sans compagnie agréable ou personnes dérangeante.. Passant le clair de mon temps à observer sous mon cache-oeil si mon Kagune ne s'active pas par inadvertance. Il serait très dérangeant que mes cheveux commencent à se teindre en blanc quand un client arrive au magasin. Puis je nettoyais aussi un peu, par-ci par-là afin que les lieux soient impeccable. Comme il n'y a rien à faire je réajustais constamment mon uniforme et me faisais couler un café, de quoi m'étonner le "pourquoi je ne dors pas" pendant la nuit. Et puis, ce soir.. c'est ce soir que ma traque reprend.. Je m'asseyais au comptoir, m'accoudant à celui-ci face à mon café et songeant à la longue nuit qui m'attendait.

C'était dimanche. Le matin j'étais partit m'entraîner à tirer avec mes armes à feu. Je rentrais chez moi déjeuner quelque chose de rapide puis décidais d'aller en ville me balader histoire de prendre l'air. Rester enfermée à m'entraîner était agréable et apaisant mais j'avoue que me poser quelque part me reposerait, moi ainsi que mon esprit.
C'était dans les alentours de quatre heure de l'après-midi. Je marchais dans le centre ville, quand je m'arrêta devant un joli petit café. Il était lumineux, ce qui me plaisait bien. Malgré tous ces gens aux airs heureux, je m'y arrêtais pour boire un long café bien chaud. Je passa la porte, une petite cloche retentissant à mon entrée. Je m'assis à une table près d'une fenêtre et sortit un bouquin sur les sciences humaines. J'étudiais énormément, ce qui me prenait beaucoup de temps dans la journée. Le serveur vient prendre ma commande et je lui demanda un café dans une grande tasse, bien chaud. Je ne lui prêtais quasiment pas attention, trop concentrée dans mes études. Quand il revint à ma table pour m'apporter ma boisson, je le regarda l'espace de quelques secondes, sans réellement m'attarder sur lui. Je lui balança un merci très froid et très sec. Cette tête me disait vaguement quelque chose, mais comme je n'y avais pas fais gaffe, je choisis de ne pas perdre plus de temps avec ça que je ne l'ai déjà fais.

Une cliente vint au café, et ce n'était pas une habitué. Une longue chevelure verte, et un teint claire accompagnant son air froid. Je passais prendre commande tout en réfléchissant, cette fille me rappelait quelqu'un. Et il ne me fallut qu'un bref instant pour me rendre compte que c'était Luna. J'étais mal à l'aise au point de ne pas faire la conversation durant la prise de commande, comme je faisais à d'habitude avec la clientèle. Elle passa sa commande froidement, sans vraiment me regarder, et tant mieux. Combien de temps c'était écoulé depuis notre dernière rencontre ? Un peu moins d'un an peut être ? Qu'est-ce qu'elle foutait dans ce café..?

Après quoi, je retournais au bar en préparant sa boisson. Un café dans une grande tasse, un. Je songeais durant la préparation...

" Qu'est-ce que je peux bien faire ? Elle ne va tout de même pas me reconnaître hein.."

Il est vrai que j'avais changer depuis, plus de cheveux, un cache-oeil en plus et puis avec le temps, les visages sont plus difficile à se re-mémoriser. En espérant qu'elle ne fasse pas de distinction, du moins pas ici. Je n'aimerais pas qu'elle ai une crise de folie en me voyant comme si de rien n'était. Le mieux est d'agir naturellement en espérant que le gérant vienne faire la fermeture au plus vite..

Une fois prêt, je fis un petit tour dans une pièce derrière le comptoir, accessible uniquement par le personnel et jeta un coup d'oeil sous mon cache. Par chance il ne s'était pas activer avec le stress. Ce serait contraignant que mes cheveux se teignent inopinément. Je retournais à la pièce précédente lui apportant son café avec une cuillère, du sucre et un spéculos.

- Un café pour mademoiselle, un. Disais-je en souriant et en déchargeant de mon plateau la dite boisson et l'assortiment qui avec. Après quoi je mis le plat du plateau contre moi le serrant de mes deux mains et observais son bouquin. Cela me servit pour lancer la conversation. Vous n'êtes pas une habituée à ce que je vois. Vous êtes venu dans cette ville pour vos études ?

Qu'est-ce que je fais bon sang ? Je vais me faire cramer avec ces conneries..

Mais le garçon restait planté là. Je ne comprenais pas très bien pourquoi, puis il prit parole.
"Vous n'êtes pas une habituée à ce que je vois. Vous êtes venue dans cette ville pour vos études?"
Mais qu'est-ce qu'il me voulait celui-là? Il pouvait pas simplement retourner à ses petits cafés minables? Je ne lui jeta même pas un regard en lui répondant.
"Non. Je ne suis jamais venue. Qu'est-ce que ça peut bien vous faire?"
Mon agressivité était en train de prendre le dessus. Mais de toutes manières, je connaissais l'étendue de ma force, et peu de personnes pouvaient me battre, donc s'il avait quoique ce soit à redire, je n'en avais réellement rien à faire. Je soupirais un bon coup, et lui lança un regard dédaigneux.
"Je ne suis pas là pour mes études. Je ne sais même pas pourquoi je suis là, si ça vous intéresse tant que ça."
Je retournais à ma lecture. Son visage m'était tellement familier, et pourtant je ne parvenais pas à me souvenir de cette personne. J'ai dû le croiser quelque part, rien de plus. Je l'interpella.
"Excusez-moi? Avez-vous des toilettes s'il vous plaît? Et j'aimerais un autre café par la même occasion s'il vous plaît. Le même."
Je recula ma chaise d'un coup léger de jambes, avant de me lever en prenant appuis sur mes bras. Mes couettes vertes me venaient dans le visage. Je sentais ma respiration se saccader, et je ne savais pas pourquoi.

Je vois, elle était agressive.. Et ceux, d'avantage depuis mon départ visiblement. Cela commençait déjà à me taper sur le système et l'envie de fracasser la table m'étais passer par la tête plusieurs fois en quelques secondes. Car oui, j'ai horreur quand elle agis d'une manière hautaine avec les gens et là c'était bien pire que d'habitude. Je la laissais parler en ignorant un peu ce qu'elle disait, n'écoutant que l'essentiel.

"Je ne suis pas là pour mes études. Je ne sais même pas pourquoi je suis là, si ça vous intéresse tant que ça."

Quelle connerie avait-elle fait avec ses petits camarades de chez les bloods..? Si elle était dans le coin, cela voudrait sûrement dire que d'autres rôdaient aux alentours et allaient provoquer des problèmes, si ce n'était pas encore déjà fait.. Mais elle me sortit rapidement de mes songes.

"Excusez-moi? Avez-vous des toilettes s'il vous plaît? Et j'aimerais un autre café par la même occasion s'il vous plaît. Le même."

Elle avait reprit un air déjà un peu plus aimable, mais ce n'était toujours pas ça.. Je la laissais se lever en lui indiquant la direction des toilettes.

- C'est juste cette porte là, du côté du comptoir.

Je me remis de l'autre côté du comptoir pour préparé le même café, la boule au ventre de peur qu'elle se rende compte de qui je suis en vérité. Je n'avais pas spécialement peur d'elle mais plutôt de ce qu'elle pouvait faire de cet endroit si elle pétait un câble. Il fallait que je ferme l'établissement plus tôt, mais il est assez mal vu de mettre un client dehors. Je suis décidément bloqué avec elle. Je ferais bien de prier une apparition divine qui me viendrait en aide.

Le serveur m'indiqua la porte des toilettes à ce moment-là. Je m'empressais de me rendre là-bas, pour me calmer un petit peu. Je passais de l'eau sur mon visage, en me répétant que tout va bien et en comptant jusqu'à 10. Sora m'avait appris à me calmer de cette manière. Quel con. Je ne savais même pas pourquoi je m'attardais encore à penser à lui, à faire ce qu'il m'a dit autrefois. Il ne mérite pas même l'ombre d'un songe porté sur lui. Je jure que si je le retrouve, il est foutu. Je recommençais à m'énerver et c'était mauvais signe. Alors je recommençais à compter jusqu'à 10, encore. Je repassa un peu d'eau sur mon visage. Je ressentais une sensation étrange. Comme s'il y avait quelque chose que je ne voyais pas forcément. Comme une étrange présence qui m'empoignait le coeur. Je me retournais dans tous les sens, réfléchissait à tout, au chemin que j'ai fais depuis que je me suis réveillée jusqu'à ce moment précis où je cherchais la réponse. Mais rien ne me venait. Impossible de déchiffrer cette espèce de mal-être qui surgissait depuis quelques minutes.
Après un moment d'accalmie, je passais la porte des WC pour retourner à ma place près de la fenêtre. Je remis mon bouquin dans mon sac en cuir à bandoulière, avant de le reposer au sol en sortant mon carnet de croquis et mon crayon à papier. Il était tout mordillé. Etant une grande stressée de la vie, je passe toujours mon temps à mordiller mes stylos, crayons etc. Je dessinais le café dans lequel j'étais, faisant bien attention à tout retranscrire dans les moindres détails, jusqu'à ce qu'on puisse s'apercevoir de la puissance de l'atmosphère qui régnait dans la pièce.

Elle revint quelques instants plus tard, avec un air plus serein. Et je savais distinguer ces choses là avec elle. Pour avoir vécu un bout de temps avec elle, c'est comme si je la connaissais par coeur. Peut être est-ce pour ça que je crains tant qu'elle me reconnaisse, elle entrerait probablement dans une folie meurtrière et serait capable de tout faire sauter. Il fallait jouer la prudence, car là, je ne pourrais jamais la calmer comme je le faisais autrefois. Et ce serait stupide de risquer la vie d'innocents pour une querelle qui ne regarde que nous. Je me sentais trop mal vis à vis de cette situation..

Une fois prêt à nouveau, dans un service différent je lui servit son café avec ses sucres et son spéculos. J'observais ces dessins d'un coup d'oeil discret avant de retourner au comptoir, m'accoudant à celui-ci. En scrutant toute la pièce. Je devais continuer la conversation pour qu'elle évite de réfléchir à mon sujet, la mené sur une fausse piste.

- Mmh.. Je peux vous demander votre nom ?

Je restais derrière mon comptoir comme s'il était le rempart infranchissable qui nous séparais elle et moi désormais. Mais.. Comment à t-elle vécu ces derniers mois..? S'était-elle améliorée ? Avait-elle encore besoin de quelqu'un pour l'aider, la défendre ? Un lot de question sans réponses qui me torturait.

Le garçon aux cheveux bruns m'apporta mon deuxième café.
"Est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau s'il vous plaît? Et économisez vos sucres et spéculoos, c'est gentil, mais je n'en prends jamais."
Je fixais le garçon dans les yeux, mais il s'en alla derrière le comptoir. Il me posa une question qui me fit faire un bond sur ma chaise. C'était indiscret et mal venu. Demandez-vous souvent à vos clients comment est-ce qu'ils s'appellent? Est-ce que cela vous parait tout ce qu'il y a de plus banal? Pas moi. Ce n'est pas anodin. Il commençait décidément à m'intriguer de plus en plus. Je lui répondis tout de même.
"Luna Sayre. Et vous, qui êtes-vous?"
Je pouvais sentir mon sang palpiter dans mes veines, l'eau à la bouche. Cette question était très importante pour moi, pour enfin savoir qui il est, et la réponse était encore bien plus primordiale. J'avais hâte qu'il me réponde. Mais je ne devais pas le laisser paraître. Je me reprenais en main et reprit mon ton froid et comme invincible :
"Mon verre d'eau s'il vous plaît."
Je baissais la tête après cette phrase, regardant mon dessin. Il manquait quelque chose. Je réfléchissais un moment avant de m'apercevoir que ce qu'il manquait était en réalité le jeune serveur. Je me mettais à le dessiner furtivement, comme s'il y avait urgence. Je me dépêchais de le dessiner dans les moindres détails, avec son étrange cache-oeil. Puis j'observais ce portrait, essayant de me remémoriser à qui ce garçon me faisait penser.

"Luna Sayre. Et vous, qui êtes-vous ?"
C'était bien elle, une partie de mon passé refait surface avec elle et va évidemment apporter son lot de problème. Ha.. Je l'ai bien mérité après tout. Cela m'apprendra à vouloir jouer les grands, être protecteurs.. Et aussi partir comme un voleur. J'agissais normalement sans qu'un quelconque signe du visage ne me trahisse. Je me présentais.
- Je m'appelle Sôsuke Eikichi. Et pardonnez-moi si vous trouvez mon attitude un peu osée, c'est juste que j'ai l'habitude de connaître le nom de chaques personnes qui fréquente ce café.
Une explication valable et efficace à 200% ou je ne m'appelle pas "Sôsuke Eikichi". Je souriais histoire de ne pas paraître froid et plutôt amical. Je retournais lui prendre un verre d'eau et lui déposa sur la table sur un sous-verre. Je n'osais pas regarder son dessin à nouveau. Elle finirait par s'en apercevoir à un moment donner. Je pris un tabouret au niveau du comptoir et m'assieds dessus en regardant l'horloge. A ce rythme là tout devrait bien se passer jusqu'à la fermeture.. Et au moment ou je pensais que la journée se terminerait tranquillement dans le calme et le beau temps.. La pluie tomba. Un véritable crachin ou l'extérieur était à peine visible au vu des nuages noirs qui avaient surgi de nul part. Journée de merde. Je soupirais et laissa échappé quelque chose que je n'aurais jamais dit en présence de mon supérieur.
- Eh merde..
Le temps allait passer encore plus lentement que prévu avec ce temps de merde. J'ai horreur de la pluie.

Je m'appelle Sôsuke Eikichi. Et pardonnez-moi si vous trouvez mon attitude un peu osée, c'est juste que j'ai l'habitude de connaître le nom de chaques personnes qui fréquente ce café.
Sôsuke Eikichi? Ca ne me dit rien du tout... J'ai dû me faire de fausses idées. Je ne connais pas ce jeune homme, et on ne s'est jamais vu. Il fallait réellement que j'arrête de me faire des films. Ca allait commencer à appartenir au domaine de la paranoïa. Il esquissa un sourire. A ce moment-là je me demandais ce qui pouvait bien lui passer par la tête qu'il sourit de cette manière. Je le dévisageais bizarrement, histoire de lui faire comprendre que sourire de cette manière n'allait pas m'adoucir. Je n'en avais réellement plus rien à battre de quiconque. Depuis que je suis seule, je me suis forgée un caractère bien trempé, que personne ne pourrait jamais plus adoucir. Pas même la seule personne que j'aime au monde. Personne ne m'intéressait, et je ne voulais plus avoir de gens dans ma vie. Plus une seule personne. J'étais bien dans ma solitude. Les Bloods me respectent désormais, et j'ai comme un rôle de meneuse. On m'obéit dans certains cas et c'est très bien comme ça.
Dehors, il se mit à pleuvoir. Cela me rappelait la nuit froide et pluvieuse où j'avais rencontré Sora. J'avais comme une envie de pleurer, mon coeur se serrait dans ma poitrine. Mais plus aucun sentiment ne pouvait transpercer mon coeur, alors aucune larme ne semblait faire surface. Je ne savais pas exactement si c'était du manque ou de la haine pure et dure que je ressentais. Je savais juste que cela m'énervait au plus haut point et que les images qui refaisaient surface dans ma tête me rendaient folle de rage. Je serrais mes poings de toutes mes forces en regardant la pluie tomber en trombes. Ma mâchoire se crispait, ainsi que tout le reste de mon corps petit à petit. Je ne pus contrôler ma rage à me souvenir de tous mes instants avec Sora et envoya vriller mon verre d'eau ainsi que mon carnet de croquis.
Je me leva de ma chaise, me redressa, compta jusqu'à 10 en respirant vivement.
"Je suis vraiment désolée..."
Une pause s'installa.
"...Sôsuke."

Elle envoya son verre d'eau partir en vrille ainsi que son carnet de dessin. Elle avait l'air vraiment frustrée et cela me pinçait le coeur d'être la sans pouvoir agir. Mais la voir utiliser une méthode que je lui avais enseigné pour reprendre son calme me faisait plaisir, mais c'était accompagner avec un sentiment de culpabilité. J'allais la prendre dans mes bras par instinct. Mais cela allait griller ma couverture. Alors je m'approchais doucement en faisant comme si je ne comprenais pas.

- V-vous allez bien ?

J'affichais un air paniqué, au fond il était véritable. Mais je n'étais pas aussi inquiet sachant que tout irait bien. Une fois qu'elle ai repris son calme elle chuchotait le nom factice que j'avais donner. Cela me foutais vraiment mal et je pense que mon Kagune était à deux doigts de s'activer. C'est pour ça que je fonçais récupéré une serpillére pour nettoyer le sol, et repartir à l'arrière du café à l'abri de son regard. C'était juste, ma chevelure commençait à se teindre à la racine. Alors, j'appliquais la méthode de l'eau dans le visage. Cela me calma et me fit reprendre mes couleurs. Je revint à la salle principale et lui proposa quelque chose.

- Vous voulez peut être vous allonger ? Il y'a une chambre à l'étage. Et vu le temps, ce serais bête de tomber malade en sortant.

J'étais toujours le même avec elle, malgré le temps qui s'était écoulé..

Le jeune Sôsuke avait l'air paniqué. Je le rassurais en m'excusant une nouvelle fois pour la gêne occasionnée et le désordre que j'ai mis. Il s'en alla vers une autre pièce, je ne comprenais pas très bien. Il revint, une serpillière à la main.
"Je vais le faire. C'est moi qui ai fais ça."
Mais le serveur me proposa quelque chose de surprenant, de quasiment hallucinant.
"Vous voulez peut être vous allonger ? Il y'a une chambre à l'étage. Et vu le temps, ce serais bête de tomber malade en sortant."
Il me proposait sérieusement de m'allonger dans une chambre à l'étage de son café? Mais quel genre de type est-ce que c'était? C'était vraiment glauque...
"Euh... Non merci. Je ne voudrais pas vous importuner d'avantage. Et puis la pluie n'est pas un problème pour moi et je ne tombe pas malade. Il n'y a réellement aucun soucis à se faire."
Je voulais juste me casser de cet endroit, mais en même temps je voulais en savoir plus sur ce mystérieux serveur totalement déplacé avant de partir, car je ne reviendrais sûrement pas. Alors, je poussa la bouchon encore plus loin, quitte à le faire craquer. Je lui retira la serpillière des mains et commença à nettoyer, puis lui commanda un troisième café, avec un verre d'eau. Lui redemander des cafés était amusant, risible. J'étais à la limite de me moquer de lui, mais en réalité le café m'apaisait, et j'aimais réellement le boire. Alors, j'avais besoin d'en reprendre énormément.
"Vous avez une copine?"
Je lui posa cette question sans aucun tact, aucune délicatesse. D'un seul coup, comme ça, en déposant la serpillière au coin du comptoir avant de m'asseoir sur une chaise. Poser des questions indiscrètes ne me dérangeait absolument pas, mais en recevoir, ça, c'était une toute autre histoire. Je ne prenais pas même la peine de l'observer histoire de voir comment il réagissait face à cette question. A vrai dire, je me moquais un peu de ça, je ne savais même pas pourquoi lui avoir posé.

Elle me commanda un troisième café, et pris la serpillière pour nettoyer la gourde.. Je la laissais faire. Sinon quoi elle m'aurait encore agressé comme à son habitude avec les inconnus. Puis alors qu'elle finissait elle me posa une question surprenante.

"Vous avez une copine?"

C'était sûrement fait exprès pour me rendre mal à l'aise. Elle était du genre à foutre les gens mal à l'aise par plaisir. Cela ne la dérangeait pas mais en revanche quand c'était à son tour d'être victime d'interrogatoires indiscrets, c'est une tout autre histoire. Je répondais avec ce que je pensais au fin fond de moi, sans en dire d'avantages.

- Disons qu'il y a quelqu'un. Mais cela fait un moment que nous ne nous voyons plus, et cela n'a jamais été très concret. Et vous ?

J'avais fais l'effort de répondre à sa question, en règle générale elle devrait y répondre par politesse. Mais n'oublions pas que j'ai affaire à une fille un peu hors du commun avec une façons d'agir bien à elle. Et puis cela me permettrais de savoir ou me renseigner si elle fréquentait quelqu'un. Chose que je doute malgré tout. Pas qu'elle soit hideuse ou méchante, mais que peu de gens peuvent la contenir et que ce serait difficile pour elle une relation ou elle risquerait de perdre le contrôle, sans avoir une base solide pour s'appuyer.

"Disons qu'il y a quelqu'un. Mais cela fait un moment que nous ne nous voyons plus, et cela n'a jamais été très concret. Et vous ?"
Il n'était pas très bavard. A mon avis, mon but était atteint : le mettre mal à l'aise. Il n'avait pas l'air de vouloir en dire plus, et à vrai dire, répondre à sa question serait intéressant, même si je me voyais mal lui parler de mes aventures diverses.
"Je vois. J'ai rencontré quelqu'un, mais pareil, rien de bien défini. Puis il a disparu. J'ai rencontré un type quelques mois plus tard, mais il était stupide et inintéressant, et je n'arrivais pas à me sortir l'autre du crâne, alors depuis, plus rien."
Ca me gênait de parler de Sora et de l'autre abruti. Mais surtout de Sora. Je n'arrivais toujours pas à me faire à son absence, et pourtant cela faisait bien 10 mois qu'il avait disparu de la circulation.
"Peu importe. Ce mec était une perte de temps il faut croire."
J'étais réellement dure avec lui. Mais me laisser tomber était sûrement la pire erreur de toute sa vie, et il devait payer pour ça. Par n'importe quel moyen.
Quoiqu'il en soit, j'étais en face de ce type étrange et seul un comptoir nous séparait. Je voulais user de n'importe quoi pour le mettre mal à l'aise et en savoir plus sur lui.
Sôsuke, crois-moi, je te percerai à jour.
Je m'accouda donc au comptoir, me levant un peu dessus pour me rapprocher très nettement de son visage et le fixer dans les yeux.
"Et tu viens d'où? Raconte-moi un peu ce que tu fais ici."
Je lança un sourire malicieux, je voulais connaître toute son histoire et comprendre enfin pourquoi il m'était si familier.

"Je vois. J'ai rencontré quelqu'un, mais pareil, rien de bien défini. Puis il a disparu. J'ai rencontré un type quelques mois plus tard, mais il était stupide et inintéressant, et je n'arrivais pas à me sortir l'autre du crâne, alors depuis, plus rien."

Je restais de marbre. Partager entre l'agréable surprise et le regret. Surpris du fait qu'elle pensait visiblement la même chose que moi. Mais je regrettais pour tout le mal que je lui cause, elle ne méritait vraiment pas cela et en avait déjà assez bavé dans sa vie. Je fis signe de la tête comme pour dire "je vois".

"Peu importe. Ce mec était une perte de temps il faut croire."

A cet instant je pense que je l'avais vraiment mal pris, même si il devait y avoir une grosse part de vérité. Je retournais à la préparation du café qu'elle m'avait demandé, sans spéculos ni sucre. Et son verre d'eau aussi. Une fois prêt je lui apportais quand une nouvelle question vint à être posée.

"Et tu viens d'où? Raconte-moi un peu ce que tu fais ici."

Elle était vraiment décidée à essayer de faire un lien quelconque. Dois-je mentir ? En prenant le risque que par plus tard, elle m'en veuille plus ou alors je me contente de dire la vérité sans détailler plus que çà..? Mh. Faisons un mixe des deux, de toute façons elle ne pourra pas me détester d'avantage.

- J'ai toujours vécu ici, j'ai toujours vécu seul ici et je n'ai guère envie d'aller ailleurs. Quelque part qui ne me ressemble pas. Donc je fais mes études à l'université d'à côté, et je gagne ma vie en travaillant ici.

Je n'ai même pas osé approfondir. Quoi que je dise, j'envenimerais toujours plus la situation. Je dois faire léger.. Bien qu'au fond de moi j'ai envie de crier mon véritable nom. Je lui retournais la question.

- Et vous ?

Sôsuke semblait réfléchir à sa réponse et mit un peu de temps avant de rétorquer :
"J'ai toujours vécu ici, j'ai toujours vécu seul ici et je n'ai guère envie d'aller ailleurs. Quelque part qui ne me ressemble pas. Donc je fais mes études à l'université d'à côté, et je gagne ma vie en travaillant ici."
Intéressant. Donc il n'a jamais quitté cette ville moisie dénuée de quelconque intérêt? Pourquoi pas après tout, certaines personnes sont peut-être capables de s'y faire, m'enfin bon.
Il me demanda à mon tour d'où est-ce que je venais. Loin de moi l'envie de parler de ma personne et de révéler quoique ce soit sur ma vie, je lui répondais très brièvement.
"J'habitais pas loin, dans une ville voisine. Puis à mes 11 ans j'ai déménagé ici. Je ne fais pas grand chose de mes journées."
Je ne pouvais réellement pas parler de moi. Premièrement parce que je n'en ai pas l'envie, deuxièmement parce que je suis une Blood et que je suis quand même considérée comme une grande ennemie par la population et que peu importe ce que je fais, tout est lié à ça.
"Et pourquoi n'êtes-vous jamais partit? Vous vous ennuyez pas dans votre vie? Ca a l'air monotone et ennuyeux."
Je me rasseyais doucement sur ma chaise, regardant mon café en faisant remuer ma cuillère.
"Et puis trouvez-vous quelqu'un, vous êtes plutôt mignon, ça devrait pas être très dur. Vous vous feriez déjà moins chier. Vous n'avez pas d'ami?"
J'affichais mon expression la plus blasée que je puisse. Rien de ce qu'il me disait m'apprenait quoique ce soit de bien intéressant sur sa personne. Qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à faire qu'il travaille dans un café, ce que je vois très nettement tout de même, et qu'il étudie dans une université?
"Vous étudiez quoi?"
Question débile, étant donné que ça n'allait pas m'apprendre plus de chose à son sujet.
"Sôsuke, c'est ça?"
Je marquais un temps de pause durant lequel je lâchais ma cuillère et relevais ma tête pour l'observer d'un regard perçant.
"Quel âge avez-vous?"

"J'habitais pas loin, dans une ville voisine. Puis à mes 11 ans j'ai déménagé ici. Je ne fais pas grand chose de mes journées."

Une réponse peu précise, courte. Ce à quoi je m'attendais quoi. Elle enchaîna sur autre chose plus rapidement. Le contact passait déjà un peu mieux.

"Et pourquoi n'êtes-vous jamais partit? Vous vous ennuyez pas dans votre vie? Ca a l'air monotone et ennuyeux."

Elle n'avait pas tord. Mes journées étaient bien chiante entre les cours et le boulot. En revanche, si elle savait à quel point il était plus divertissant de pourchasser les Bloods dans le secret, je doute qu'elle apprécie grandement.. Elle se ré-installa à sa place.

"Et puis trouvez-vous quelqu'un, vous êtes plutôt mignon, ça devrait pas être très dur. Vous vous feriez déjà moins chier. Vous n'avez pas d'ami?"

Des amis.. Haha quelle blague.. Ils coupent tous les ponts quand ils me jugent bizarre. Puis chez les Bloods j'en avais quelques un mais c'était pas des gens vraiment fréquentable on va dire. Elle continua de m'assaillir de question.

"Vous étudiez quoi?"

Je la stoppa net pour répondre correctement à cette avalanche de question qui commençait à me prendre la tête, elle avait réussis à retourner la conversation sur moi, et c'était vraiment pas à mon avantage.

- Je ne suis jamais parti parce que même si j'en ai bavé ici tout seul, j'ai de bons souvenirs avec certaines personnes et c'est tout ce qui me reste de ces gens. Et puis, je n'ai pas envie de me trouver quelqu'un d'autre que.. Fin.. J'attend toujours un miracle.. Et en ce qui concerne les amis, j'en ai eu pendant un temps mais ils n'étaient pas très fréquentable. Plutôt du genre à faire du grabuge. Je pris une pause. Je fais des études pour devenir professeur, en gros j'essaye d'étudier un peu de tout, j'aime aider et apprendre aux autres, même si ma patience ne suit pas toujours..

Je pense qu'elle devait avoir son lot de réponse. Elle devrait me trouver assez barbant au point de vite se casser d'ici. Au moins.

"Sôsuke, c'est ça?"

Elle lâcha sa cuillière et tourna son regard vers moi, comme si elle me scrutais j'ai l'impression..

"Quel âge avez-vous?"

Mon attention c'est relâché et je n'avais pas fait attention qu'elle m'appelait..

- Oui.. c'est çà.. J'ai 20 ans.

"Je ne suis jamais parti parce que même si j'en ai bavé ici tout seul, j'ai de bons souvenirs avec certaines personnes et c'est tout ce qui me reste de ces gens. Et puis, je n'ai pas envie de me trouver quelqu'un d'autre que.. Fin.. J'attend toujours un miracle.. Et en ce qui concerne les amis, j'en ai eu pendant un temps mais ils n'étaient pas très fréquentable. Plutôt du genre à faire du grabuge. Je pris une pause. Je fais des études pour devenir professeur, en gros j'essaye d'étudier un peu de tout, j'aime aider et apprendre aux autres, même si ma patience ne suit pas toujours.."
Sa réponse m'épatait. Je me sentais un peu mal de jouer avec ses nerfs de cette manière. Mais bon, de toutes façons ce mec est un inconnu et je ne le reverrai jamais. Notre discussion avançait peu à peu. Sôsuke avait seulement un an de plus que moi. En réfléchissant, je repensais à quelque chose qu'il avait dit quelques minutes auparavant.
"Tu sais, tu ne devrais pas trop compter sur cette personne, ni sur ce miracle. Tu apprendra plus tard que les gens, même ceux qui semblent parfaits pour toi, disparaissent. Sans aucun remord. Sans aucun scrupule."
Après avoir dis ces quelques mots, des flash-backs venaient accaparer mon esprit. Le soir où j'ai rencontré Sora, quelques moments passés ensemble, et le matin où il a disparu, puis les jours qui suivirent sa disparition. Tous ces flashbacks étaient extrêmement rapides et me torturaient. Je ne supportais pas la vue de ces souvenirs, même 10 mois après. J'essayais de respirer, de me calmer, de compter jusqu'à 10 mais je ne pouvais même pas aller jusqu'à 4. Prise de panique, je me recroquevilla sur moi-même, poussant des cris stridents, à faire trembler les murs.
"Il aurait pas dû. Il aurait pas dû! Mais pourquoi? Bordel, pourquoi?"
Je criais dans le café, et je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. J'étais crispée sur moi-même, les mains qui me tenaient la tête. J'avais l'impression d'être une barge, et passer pour une folle n'était pas dans mes projets. Quelle fille je faisais. Je devais m'enfuir, ce garçon remuait de mauvais souvenirs. Mais il m'était impossible de partir dans cet état.

"Tu sais, tu ne devrais pas trop compter sur cette personne, ni sur ce miracle. Tu apprendra plus tard que les gens, même ceux qui semblent parfaits pour toi, disparaissent. Sans aucun remord. Sans aucun scrupule."

Je comprenais tellement la raison de cette réponse, et je ne pouvais que m'en vouloir. Avant même le jour ou nous réglerons nos comptes, je saurais exactement ce qu'elle dira. Mais bon, je ne lui en veux pas pour autant et ne lui en voudrait jamais. Je l'encouragerais même dans un premier temps, si je le pouvais.. Mais soudainement..

"Il aurait pas dû. Il aurait pas dû! Mais pourquoi? Bordel, pourquoi?"

Elle s'était recroqueviller au milieu du café en poussant des cris stridents. C'était très mauvais, elle faisait une crise de panique et dans ses situations là elle à tendance à devenir incontrôlable si l'on ne fait rien. Je me précipitais sur elle en l'appelant par son prénom, la saisissant par les épaules afin qu'elle me regarde. Une fois entre mes mains je m'adressais à elle.

- Luna, calme toi ! Inspire un grand coup et compte jusqu'à 5, recommence jusqu'à ce que ça te passe !

Je ne pouvais pas m'en remettre à ma méthode habituelle, elle remarquerais instantanément que c'est moi. En espérant que cet variante fonctionne.. J'étais paniqué, et si elle ne se calmait pas rapidement, c'est moi qui allait perdre mon sang froid très vite. Si les choses dégénérerais, il fallait songer à un plan de secours à vitesse grand V. Dieu seul sait ce dont elle est capable dans cet état là.

Je crois qu'à cet instant, je n'ai jamais eu aussi peur depuis très longtemps.

Le jeune serveur courra vers moi, m'attrapa par les épaules. Je lâchais ma tête et le regarda droit dans les yeux, remplie de larmes.
"Luna, calme toi! Inspire un grand coup et compte jusqu'à 5, recommence jusqu'à ce que ça te passe!"
Pourquoi est-ce que je me sentais si apaisée d'un coup? Je ne connaissais pas cet homme, et pourtant il parvenait à me faire redescendre sur Terre. En tous cas pendant un court instant avant que je ne l'envoie balader.
"Mais t'es qui à la fin? T'es qui?! Réponds! On s'est déjà vu? Pourquoi? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression de te connaître?"
Je le fixais, une expression emplie d'incompréhension. J'avais besoin de réponses, et pourtant je savais que c'était en vain. Je ne connaissais pas ce serveur, et je passais juste pour une cinglée de service. Soudainement, quelque chose me frappa en plein coeur, d'un seul coup.
"Comment est-ce que tu connais cette technique? Pourquoi me faire compter pour me calmer? PARLE! Comment est-ce que tu connais cette technique?!"
Je me releva soudainement, l'attrapant par le col de sa chemise et alla le coller contre le mur. J'étais emplie de haine. Et pourtant, je savais parfaitement que je me faisais des idées. Il avait disparu depuis longtemps et je ne le retrouverais jamais. La personne en face de moi ne pouvait pas être lui, et ça j'en étais persuadée. Mon excès de rage ne redescendait pas, je lâchais sa chemise pour positionner mes deux bras de chaque côté de sa tête, nos visages très proches. Je ne parvenais pas à le regarder dans les yeux, alors je baissais la tête, serrant la mâchoire, ne pouvant me résigner à accepter la vérité : il m'avait abandonné.

Forcement, rien n'irais en s'arrangeant. Du moins, rien pour m'arranger.. Elle m'envoya bouler comme il faut.

"Mais t'es qui à la fin? T'es qui?! Réponds! On s'est déjà vu? Pourquoi? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression de te connaître?"

Elle me regardait avec cette lueur dans les yeux, comme si elle était en quête de réponses. C'était le cas, mais elle savait très bien au fond qu'elle n'avancerait pas dans ses recherches. Pour elle au fond, elle savait que tout était déjà perdu. Juste une lutte de plus contre ses sentiments qu'elle pense disparu. Elle se remit à parler, limite à m'agresser.

"Comment est-ce que tu connais cette technique? Pourquoi me faire compter pour me calmer? PARLE! Comment est-ce que tu connais cette technique?!"

Elle se leva brusquement et m'attrapa par le col, me plaquant au mur. Surpris, je ne fis rien pour me défendre, et la frapper n'aurait que aggraver mon cas. La situation était beaucoup trop complexe et problématique, je ne trouvais aucune issue de secours.. J'allais probablement encore fuir, nier, en me disant que c'est le bon choix.

[Lancer de dé à 6 faces]

1 à 3:: Je stressais incroyablement, et mes mots se perdaient au fin fond de mes pensées avant même que je ne puisse les laisser sortir de ma bouche. Je la fixais, alors qu'elle posait ses mains contre le mur, son visage proche du mien. Son beau visage, il était toujours aussi agréable à voir, un vrai délice pour le regard.. Je fixais ses lèvres pendant un instant avant de détourner le regard sur le côté.
Sans même le savoir, ses cheveux se virèrent au blanc, son pouvoir s'étant activer pas une dose de stress trop importante. Ses cheveux étaient maintenant blanc comme neige, visible aux yeux de Luna, lui n'avait pas encore remarquer.

4 à 6:: Elle devenait beaucoup trop violente, si elle apprenais la vérité maintenant je n'ose imaginer ce qu'elle ferais de cet endroit, de moi et de elle. Alors je me mis à nier comme toujours, masquant cette vérité que je lui révélerais plus tard.
- Je suis.. Sôsuke, j'ai déjà vu cette méthode dans des manuels. Rien de plus. Inutile de vous emporter contre moi.
Mon coeur se serrais, mon souffle s'était couper pendant un instant. Cette situation mélangé au mensonge était malsaine et très mauvaise. Autant pour moi que pour elle.

Messages : 1 Date d'inscription : 30/09/2015

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'Dé 6 faces' : 5

Comme je m'y attendais évidemment, il répondit qu'il s'appelait Sôsuke. Il avait apparemment vu cette technique dans un livre, ou je ne sais plus trop quoi. Quoiqu'il en soit, je m'étais énervée pour rien. Je crois que j'avais laissé ma haine prendre le dessus sur ma personne un peu trop longtemps. Je serra les dents, lâchant un léger gémissement de dégoût. Je serrais mes poings très fort. Tellement fort que mes ongles commençaient à s'enfoncer dans la paume de mes mains. Je me décrispa, laissant s'échapper un soupir profond.
"Veuillez m'excuser. Je n'aurais pas dû... C'est juste que..."
Il n'y avait pas réellement d'excuses à ça. J'avais complètement disjoncter.
"C'est juste que je vous ai pris pour quelqu'un d'autre."
Je me laissais tomber par terre, avant de relever ma tête pour le regarder.
"Pardon, Sôsuke."
J'avais mis un sacré gros bordel dans son café, et je me devais de lui rendre service pour me faire pardonner de mes mauvais agissements.
"Laissez-moi faire quelque chose pour me rattraper. N'importe quoi."
J'étais intelligente, et très débrouillarde. Je pouvais m'adonner à quasiment n'importe quelle tâche, quelle qu'elle soit. Il n'y avait pas même assez de mots pour exprimer mon désarroi à ce moment précis. Je m'en voulais terriblement de m'être laissée méprendre par mes sentiments d'autrefois. Il fallait réellement que je tourne la page. Ce n'était pas possible autrement.

"Veuillez m'excuser. Je n'aurais pas dû... C'est juste que...C'est juste que je vous ai pris pour quelqu'un d'autre."

Elle se laissa tomber par terre. C'était juste, encore un peu et je ne donnait pas chère de ma peau avec mon Kagune qui risquait de se déclencher. Elle leva sa tête vers moi.

"Pardon, Sôsuke. Laissez-moi faire quelque chose pour me rattraper. N'importe quoi."

Je souriais, elle me rappelait l'époque ou elle s'emportait trop et qu'elle voulait rendre service pour compenser ses excès de colère. Je remis mon col correctement, puis lui tendis la main pour qu'elle se relève.

- Laisse, tout va bien il n'y a pas de casse.

Je la saisissais par la main et la fit se redresser. La retrouvant debout comme une grande fille. Il fallait que je m'assure qu'elle aille bien et qu'elle fasse des efforts sur ses moments d'hystérie.

- Si tu pouvais me promettre de faire attention avec tes.. problèmes.

Je m'en voulais presque de ne lui donner aucune tâche pour qu'elle puisse se rattraper. Mais je ne pouvais pas la garder ici trop longtemps sous peine de me retrouver à nouveau dans une situation génante. De toute façons, ce n'est pas comme si j'allais la laisser partir seule, j'avais déjà une idée derrière la tête.

- Je sais que je vais me mêler de ce qui ne me concerne pas mais. Le jour ou tu recroiseras cette personne qui t'a abandonner. Que feras-tu ? Il n'est pas difficile de faire un lien entre cette personne et ton.. moment d'égarement..

Je devrais être hors de danger pour le moment, ma déduction était basée sur un lien logique donc aucune nouvelle idée farfelue ne lui viendrait en tête, au pire des cas j'improviserais, encore.

"Laisse, tout va bien il n'y a pas de casse."
J'aurais tout de même voulu qu'il me donne quelque chose à faire. Je ne supporte pas l'inégalité, et là, j'admettais que j'étais en mesure de devoir me faire pardonner. Il reprit :
"Si tu pouvais me promettre de faire attention avec tes.. problèmes."
Mes problèmes? Il était culotté... Vraiment culotté. J'aurais pu le tuer si j'avais voulu. Est-ce qu'il était sincère? J'aimais bien ça, mine de rien. Cela provoqua en moi un rire ridicule qui se fit à peine entendre.
Sôsuke m'avait prit la main et relevé, attention assez touchante, surtout de la part d'un garçon que je venais de violenter à moitié.
Il prit encore une fois la parole :
"Je sais que je vais me mêler de ce qui ne me concerne pas mais. Le jour ou tu recroiseras cette personne qui t'a abandonner. Que feras-tu ? Il n'est pas difficile de faire un lien entre cette personne et ton.. moment d'égarement.."
Il recommençait à m'énerver. Mais je me devais bien de lui répondre après les derniers événements.
"Je ne sais pas trop. Je verrai bien quand ça arrivera. Enfin... Je parle comme si ça allait arriver. Hors, je sais que je ne le reverrai jamais. Pas une seule chance qu'il repointe le bout de son nez. Je me suis toujours dit que si jamais je le retrouvais, je lui en ferais baver. Mais en même temps, c'est difficile."
Je marquais un temps de pause durant lequel j'allais me rasseoir sur ma chaise.
"Je peux ravoir un café et un verre d'eau s'il te plaît?"
Mon alimentation était surtout basée sur le café et l'eau. Je ne mangeais pas vraiment, je trouvais ça plutôt inutile, dépourvu de tout intérêt. J'allais commencer à l'agacer avec mes cafés. Et ce n'était certainement pas pour me déplaire. J'attendais patiemment pour ma quatrième commande avant de lui poser une question. Il m'avait intrigué avec son histoire, alors je décidais de fouiller un peu plus profondément.
"Et toi? Qu'est-ce que tu ferais si tu venais à revoir cette fille?"
Je le regardais malicieusement, un sourire aux lèvres, fière de pouvoir encore le déstabiliser après tout ce qu'il s'était passé.

» Le fantôme de Seishi [FINI]