Un après-midi tranquille au café [FINI]

"Je ne sais pas trop. Je verrai bien quand ça arrivera. Enfin... Je parle comme si ça allait arriver. Hors, je sais que je ne le reverrai jamais. Pas une seule chance qu'il repointe le bout de son nez. Je me suis toujours dit que si jamais je le retrouvais, je lui en ferais baver. Mais en même temps, c'est difficile."

Ce qu'elle disait était censé. Je m'y attendais à vrai dire mais au moins j'étais fixé pour l'une de nos prochaines rencontre. J'avais envie de sourire mais je m'en suis abstenu. Puis encore une fois, elle me commanda un café accompagné d'un verre d'eau, comme si de rien n'était.

"Je peux ravoir un café et un verre d'eau s'il te plaît?"

Je fis un signe de la tête et me mis en au comptoir pour lui préparer son énième café ainsi que son verre d'eau. De tous les clients que j'avais vu, elle était la première à en prendre plus de 3.. Ce n'est pas vraiment bon de boire autant de café.. Mais si je lui faisais cette remarque, cela serait beaucoup trop malaisant. Une fois prêt je lui apportais, et elle vint avec une nouvelle question.

"Et toi? Qu'est-ce que tu ferais si tu venais à revoir cette fille?"

Si seulement elle savait.. Si seulement elle savait que cette fille, c'était elle. Je souriais cette fois, sans retenue. Je n'osais même pas imaginer ce qu'il arrivera ce jour là, ou elle et moi nous réglerons notre problème.

- Je n'ose pas imaginer. Je pense que je la serrerais dans mes bras. C'est assez bizarre.. Mais c'est ce que je ferais.

Je déduis rapidement qu'elle allait se mettre à me lancer des petits piques, en essayant de me faire comprendre que c'était stupide. Cela collait trop avec sa personnalité.

Ce qu'il répondit à cela était réellement marrant. Et encore, le terme était faible. J'aurais plutôt dit hilarant. Bien que c'était méchant de se moquer, je ne pouvais m'en empêcher. Il m'avait tendu une perche en me disant cela. Il souriait. Il était vraiment mignon. Tellement mignon que je pourrais bien me le faire.
"Je n'ose pas imaginer. Je pense que je la serrerais dans mes bras. C'est assez bizarre.. Mais c'est ce que je ferais."
J'explosa en million d'éclats de rire. Je savais très bien ce que cela faisait de vouloir retrouver une personne et seulement la serrer dans ses bras. Mais l'entendre, c'était beaucoup trop pour moi. Je ne suis absolument pas du genre à aimer les choses mignonnes et tout ce baratin qu'on invente pour faire plaisir aux gens. Je lui présenta tout de même mes excuses.
"Pardon. Je n'ai pas pu m'en empêcher. C'est trop mignon hahahahahahaha! Quel homme dites-donc! Hahahaha, désolée, vraiment."
Je me pliais en deux sur ma chaise. Ca n'avait pas tellement l'air de le faire rire, et pourtant c'était amusant.
"Ca va, c'est bon, j'arrête. Mais disons que ce n'est pas très viril tout ça."
Je cherchais vraiment la petite bête. J'aimerais bien le voir s'énerver, ça doit être divertissant. Il est tellement posé et serein, que monsieur le serveur en colère, ça doit réellement être quelque chose.
Je riais encore et encore, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je reprenais mon souffle avant de lui dire :
"Pourquoi tu ne l'as jamais cherchée?"
Mes sourcils se haussaient alors que mon sérieux était revenu d'un seul coup sec.

Elle explosa de rire, presque littéralement. C'était tellement prévisible que cela me blasait de la connaître autant. J'arrivais même pas à me mettre en colère tellement ça en deviendrait ridicule. Je la laissais rire un moment, la fixant avec un air plus que blasé.

"Pardon. Je n'ai pas pu m'en empêcher. C'est trop mignon hahahahahahaha! Quel homme dites-donc! Hahahaha, désolée, vraiment."

C'est ça, rigole petite conne. Le jour ou tu reverras ce visage, associé à mon véritable nom tu rigoleras moins. Cela devenait presque vexant sachant qu'elle n'était jamais comme ça avec moi. Du moins j'en ai pas le souvenir. Elle se pliait en deux sur sa chaise. Et continua.

"Ca va, c'est bon, j'arrête. Mais disons que ce n'est pas très viril tout ça."

Je vais la tuer, non mieux. Je vais l'assommer, la pendre par les pieds et la battre jusqu'à ce qu'elle reprenne connaissance à ce rythme là.

"Pourquoi tu ne l'as jamais cherchée?"

Elle avait repris un air plus sérieux. Enfin. Même si j'aurais aimé pété ma crise pour lui donner une raison de partir. Elle avait été un peu lourde, et moi trop gentil, je ne disais rien. Comme d'habitude.. M'enfin j'allais tout de même lui répondre.

- Je sais ou elle est. C'est juste beaucoup plus compliqué et je n'ai absolument pas envie d'en parler.

Cet interrogatoire n'en finissait plus, et comme je lui mentais la plus part du temps, cela devenais agaçant. Alors je débarrassais les tasses et verres qu'elle avait utilisé précédemment, ne laissant que sa dernière commande. Après quoi j'allais nettoyer ça en prenant mon temps.

"Je sais ou elle est. C'est juste beaucoup plus compliqué et je n'ai absolument pas envie d'en parler."
Sa phrase m'agaçait. Il était vraiment stupide en fait. J'avais réellement envie de lui en coller une.
"T'es débile ou bien? Tu sais où elle se trouve mais toi t'essaies même pas de la faire revenir? Quel genre d'abruti est-ce que tu es au juste? Si ça se trouve, elle n'attend que ça. Et toi, tu restes planté là, seulement sous prétexte que c'est trop compliqué? Quel naze."
Cette discussion m'avait mise dans un état pas possible, j'étais hors de moi. Je balança ma chaise du pied et partit dans les toilettes. Pendant ce temps-là, j'observais Sôsuke nettoyer la table. Il était mignon dans son petit uniforme.
Oh la. Fallait vraiment que j'arrête de penser à des trucs malsains. J'allais finir par tomber sur un psychopathe.
Toujours était-il que je traînassais au café depuis bien une heure voire deux. Je devrai sûrement y aller, le laisser tranquille. Même si prolonger la discussion m'aurait été agréable, tout du moins si on arrêtait de parler de sujets personnels...
Je sortais de toilettes, soufflant sur une mèche de cheveux qui avait atterrit devant mon visage. Je sortis quelques Yens et les déposa sur le comptoir sans rien dire, avant de prendre mon sac, le passer sur mon épaule et m'en aller.
Je m'en voulais de partir comme ça, mais les au revoir, ce n'était pas tellement mon truc. J'aurais juste voulu qu'il me rattrape, qu'il m'empêche de partir. Mais fallait pas rêver. Ils sont tous les mêmes.

» Le fantôme de Seishi [FINI]